Petit Papa Noël, c’est quand l’égalité des salaires ?

Zut, j’ai raté la date.

Je voulais écrire au Père Noël pour lui demander l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, et j’ai oublié. Parce que j’y crois, moi, au père Noël. Et il faut y croire un max dans cette histoire de salaires, parce que depuis le temps….

On arrive en 2017, et on est toujours bloqué sur des comportements moyenâgeux.

 

Imaginons une seconde que l’on se rende compte que les Bretons sont moins payés que les Bourguignons ou les Picards : cela relancerait immédiatement l’industrie textile française, rien que pour fabriquer des bonnets rouges. Et si les femmes et hommes aux yeux bleus gagnaient 25% de plus que celles et ceux qui ont les yeux marrons, on aurait « la manif pour tous les yeux » de Lille à Marseille, une chaine humaine ininterrompue pour lutter contre une injustice débile.

Mais dès lors qu’il s’agit d’égalité femmes hommes, plus de mobilisation, plus de combat au grand jour malgré des initiatives telles que « Equal Pay Day » de BPW (Business Professional Women) ou « #7novembre16h34 » lancé par le collectif Les Glorieuses.

 

Bon vous allez me dire qu’avoir oublié ma lettre au Père Noël, c’est un acte manqué. Que je suis un homme, et donc que je m’en fiche comme de la marque de la dernière teinture de Donald Trump. Et ben même pas.

Parce que je pense que les hommes ont tout intérêt à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes, et en particulier l’égalité de salaire. Voici quelques raisons pour étayer cette conviction :

·      Personne n’aime l’injustice, et l’inégalité des rémunérations est une injustice criante. Les hommes comme les femmes doivent donc être également choqués par les écarts. Il y a par contre un énorme chantier pour vaincre le sexisme (dans toutes les générations, y compris la Génération Y) qui alimente les inégalités, et là nous hommes avons une montagne à gravir.

  • Nous sommes au 21ème siècle. A la question « pourquoi avez-vous nommé un gouvernement paritaire ? » Justin Trudeau a simplement répondu : « parce que nous sommes en 2015 ». C’est pour moi la meilleure réponse possible, et elle montre que la non-mixité est désormais totalement dépassée (en tout cas devrait l’être…) pour évoluer dans un monde moderne. On parle d’entreprise libérée, de la fin des hiérarchies : bon, on en est encore loin, mais je ne vois pas comment on pourrait laisser 50% de l’humanité sur la route de la libération…
  • Nous ne voulons pas disparaître comme des dinosaures. Une organisation non mixte est plus fragile et moins durable. Et si la mixité était un super vaccin anti-chômage ? Demandons à celles et ceux qui travaillaient pour les plus gros fabricants de téléphones portables en 2010… Qui parmi nous a encore un Nokia ou un BlackBerry ? Aucune organisation n’est à l’abri d’une disparition rapide.
  • Nous voulons vivre mieux avec plus d’argent. Si les salaires des femmes augmentent, les revenus des couples augmenteront pour le bien de toutes et tous : CQFD
  • L’égalité de salaires diminuera la pression qui repose sur les hommes censés être ceux qui font vivre la famille. Et peut-être prendront-ils plus leurs congés paternité, voire même –soyons fous- ils oseront rester à la maison pour s’occuper d’un enfant malade. C’est aussi cela la qualité de vie, non ?

 

 

 

J’imagine qu’il y a beaucoup d’autres raisons qui doivent pousser les hommes à vouloir l’égalité salariale, mais je ne baguenaude pas dans un monde de télétubbies et je sais que nous sommes bien loin du compte en matière d’engagement. Les décisions sont majoritairement prises par les hommes, et c’est également le cas pour les salaires : il n’y aura donc pas de progrès sans un investissement réel des hommes comme des femmes sur le sujet. Pas simple de trouver le bon ton et d’éviter le « paternalisme sexiste et bienveillant » qui ferait que les hommes prendraient la parole à la place des femmes. Pas souhaitable non plus de croire que les femmes pourront faire bouger les lignes seules : je me souviendrai toujours de cette femme DRH me disant « vous vous rendez compte de ce que cela couterait s’il fallait combler tous les écarts ? »

Oui je m’en rends compte.

Mais personne n’oserait poser la même question s’il s’agissait des Bretons comme évoqué au début de ce post, des Noirs ou des Gays. Le sexisme serait donc moins grave que le racisme ou l’homophobie ?

De la même manière que « les blancs » doivent s’engager pour les droits de celles et ceux qui ont une autre couleur de peau, que les hétéros doivent être aux côtés des LGBT, les hommes doivent s’engager pour l’égalité des salaires (et l’égalité tout court bien entendu…) entre les femmes et les hommes.

Parce que c’est leur intérêt, mais aussi et d’abord parce que c’est quand même la moindre des choses.

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Commentaires: 1
  • #1

    sylvie (samedi, 07 janvier 2017 11:50)

    Bonjour!
    Le système salariale en Europe est encore assez complexe mais j'ai de l’espoir.
    Merci!